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Soleil D'Afrique.CG

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Congo/Enseignement Supérieur: « Enseignement/apprentissage de la subordonnée relative en classe de 3ème en République du Congo»

Publié par Soleil d'Afrique.CG sur 26 Juin 2021, 14:42pm

« Enseignement/apprentissage de la subordonnée relative en classe de 3e en République du Congo ». C'est le thème de la thèse pour l’obtention du diplôme de Doctorat unique à la Formation doctorale de la Chaire UNESCO de l’Ecole Normale Supérieure (ENS) de l’Université Marien NGOUABI soutenue et défendue publiquement le 22 juin 2021 à l’auditorium de la Grande Bibliothèque universitaire de Brazzaville par le doctorant Prince Bonheur MOASSA-OTOUTOUBA, sous la direction d’Edouard NGAMOUNTSIKA, Professeur titulaire en Grammaire et Linguistique du Français de l’UMNG, Domaine : Didactique des disciplines, Parcours : Didactique des langues, Spécialité fine : Grammaire française. Le jury a été constitué du Pr Alphonse NZANGA, UPN-RDC (Président), Jean Aimé PAMBOU, ENS-Gabon (Rapporteur Externe), Maître de Conférences Cames, Alain Fernand Raoul LOUSSAKOUMOUNOU, UMNG-Congo, Maître de Conférences Cames (Rapporteur Interne), Arsène ELONGO, UMNG-Congo, Maître de Conférences Cames (Examinateur), Edouard NGAMOUNTSIKA, Professeur titulaire, UMNG-Congo, (Directeur de thèse).

Dans la construction de la relative, le pronom relatif est rendu incident au nom, posé comme antécédent, et au verbe recteur de la subordonnée. Cette double incidence rend complexe la maîtrise de la syntaxe des pronoms relatifs. L’étude sur « L’enseignement/ apprentissage de la subordonnée relative en classe de 3e en République du Congo » a eu pour objectif de décrire d’une part la nature des éléments préconisés dans les pratiques d’enseignement en classe de 3e et leurs implications sur l’acquisition, et d’autre part d’analyser les difficultés morphosyntaxiques auxquelles se heurtent les apprenants dans l’emploi des pronoms relatifs dans leurs rédactions en considérant l’hypothèse principale des restructurations dues à l’oblitération des accords entre le verbe subordonné et l’antécédent sujet et de l’incidence des contraintes de projection verbale dans la sélection du relativisant adéquat lors de la transposition didactique par le système d’enseignement, tel  qu’est présenté le résumé de la production scientifique sur la subordonnée relative de 538 pages, subdivisée en deux parties et V chapitres, avec pour mots-clés : Enseignement- apprentissage-subordonnée relative-classe de 3e. Selon Prince Bonheur MOASSA-OTOUTOUBA, « Le système d‘enseignement congolais accorde un certain intérêt à la question de la subordonnée relative dans la formation linguistique des apprenants ». Pour Marceline Laparra, « S‘il est un fait de langue auquel l‘école et le collège attachent une importance extrême c‘est bien le fonctionnement des relatives ». Selon cet auteur de la thèse, « Cependant, la subordonnée relative ne peut être textuellement intégrée à l‘école sans passer par un travail de transposition didactique, autrement subir une transformation préalable par rapport au public d‘apprenants auquel elle est destinée ». Puisque Marie-Ève Michot et Michel Pierrard soulignent, « Pour pouvoir être enseignés, les savoirs grammaticaux (les savoirs « savants » de la discipline de référence) ne peuvent être convoqués comme tels : ils doivent être transposés et adaptés aux activités d‘enseignement /apprentissage […] ».

Devant l’orientation ascendante de la transposition didactique  tant externe qu’interne envisagée comme piste d’amélioration de l’acte d’enseignement/apprentissage de la subordonnée relative en classe de 3e au Congo proposée par le candidat P. B. MOASSA-OTOUTOUBA, Edouard NGAMOUNTSIKA s'est réjoui de la qualité du travail par rapport aux questions méthodologiques, qu’il a vraiment estimé avoir bien guidé, « C’est un travail fouillé, là où les autres écrivent deux pages, lui il ira à dix », souligne-t-il. Le Pr NGAMOUNTSIKA a ajouté que le candidat a respecté le cadre théorique, les termes techniques (technolectes), il y a eu des avancées scientifiques et il a maîtrisé les concepts de spécialisation de la didactique de la grammaire d’une grande complexité. Et que le candidat dans son travail a développé trois théories, deux didactiques à savoir la transposition didactique de Chevallard et la didactique de la progression et, une théorie linguistique, la psychomécanique du langage de Gustave Guillaume.      

Le Pr Alain Fernand Raoul LOUSSAKOUMOUNOU, quant à lui, a attesté que « cette thèse  est  de haute facture par sa qualité de l’expression qui montre la bonne maîtrisé de la langue dont fait preuve le candidat au Doctorat. Cette thèse est une grande contribution scientifique par la réflexion autour de la didactisation externe et la didactisation interne de la relativisation qu’elle propose ». Selon Pr LOUSSAKOUMOUNOU, cette étude est une véritable démarcation par rapport aux travaux des devanciers.

Pour sa part, le Pr Jean Aimé PAMBOU « soutient qu’il s’agit d’un travail de terrain digne d’une recherche doctorale […] l’intérêt de l’étude, reformulé ici comme le seul fait de pouvoir passer des seuls savoirs déclaratifs aux savoirs procéduraux sur l’enseignement/apprentissage cette notion, présente plusieurs éléments qui méritent le regard soutenu de tout évaluateur qui s’intéresse au fonctionnement interne de la langue française moderne […] les remarques formulées témoignent de l’intérêt suscité par cette recherche qui permet, in fini, aussi bien aux décideurs pédagogiques , mais aussi à l’ensemble des professeurs d’Afrique noire francophone, d’engager des introspections courageuses pour pouvoir assumer certains manquements dans l’enseignement/apprentissage du français, langue de scolarisation commune, mais aussi pour réfléchir aux pistes d’amélioration régulière de cet enseignement/apprentissage ».

Dans sa tâche ardue d’examinateur, le Pr Arsène ELONGO a posé quelques réflexions des plus pertinentes à l’endroit du travail sans que celles-ci n’en viennent à en altérer, in fini, la qualité.

Au-delà de l’intervention des uns et des autres, le Pr Alphonse NZANGA, en tant que Président du Jury, a fait remarquer que la thèse présentée est sans conteste « un travail de haute facture », avant d’indiquer que le Jury se retirait.

En effet, le Jury a décerné au candidat, Prince Bonheur MOASSA-OTOUTOUBA, le grade de Docteur de l’Université Marien NGOUABI avec la mention « Très Honorable avec les félicitations du Jury ». Cette mention est justifiée par l’originalité et la qualité de la thèse, insufflées par les approches de la transposition didactique de Chevallard et la psychomécanique du langage de Guillaume qui ont servi d’outils d’analyse au candidat.

Au terme de cette rencontre scientifique, au cours d’une interview qu’il nous a accordée, Prince Bonheur MOASSA-OTOUTOUBA, désormais Docteur de l’Université Marien NGOUABI, n’a pas manqué de mots pour exprimer son émotion, en dépit de la douleur due à la perte brusque de son frère aîné à Pointe-Noire.

-Bonjour Docteur MOASSA-OTOUTOUBA ! On vous a décerné le grade le Docteur en Grammaire française de l’UMNG, avec la mention « Très Honorable avec les félicitations du jury ». Le titre de votre thèse, c’est « Enseignement/apprentissage de la subordonnée relative en classe de 3e en République du Congo », vous avez bien des enquêtes des collèges de Brazzaville, est-ce que d’une manière synthétique vous pouvez nous faire un peu la genèse de votre thèse ?

-    P. B. MOASSA-OTOUTOUBA/Merci pour la parole et c’est un honneur que de vous avoir devant moi. Evidemment, j’ai travaillé et présenté ce travail aujourd’hui, un travail intitulé « Enseignement/apprentissage de la subordonnée relative en classe de 3ème en République du Congo ». Cette thèse que nous avons préparée et présentée ce jour a eu comme objectif de comprendre les difficultés que rencontrent les apprenants de classe de 3e dans l’utilisation des pronoms relatifs afin de construire des phrases avec ce qu’on appelle communément les subordonnants relatifs comme « qui, que, dont, où ». Et cette thèse nous a donc permis de démontrer que la difficulté des élèves à employer qui, que, dont, où comme dans les phrases : l’homme que je parle arrive, la femme dont je vois chante, vient  de ce que dans les programmes de français en classe de 3ème, élaborés par l’INRAP ne prévoient pas de contenus ou des aspects liés à comment employer un pronom relatif dans une phrase par rapport au verbe qui est présenté comme noyau de la proposition subordonnée relative. Ce qui fait que l’élève, qui en ignore le fonctionnement en français central, est obligé d’employer tel pronom relatif à la place de tel autre pronom relatif. C’est ce qui donne à voir plusieurs difficultés qu’il y a dans l’emploi des pronoms relatifs dans les rédactions des apprenants de 3e. Cette thèse nous permis de comprendre, de décrire ces problèmes-là en partant de la norme, c’est-à-dire la règle en allant vers les programmes de français et le manuel en classe de 3e pour tomber sur les fiches des enseignants, les fiches pédagogique de la classe de 3e avant de tomber sur les productions écrites des élèves, c’est-à-dire des rédactions qu’ils ont eux-mêmes écrites pour mieux expliquer leurs problèmes.

- Au cours de votre enquête, avez-vous constaté que les enseignants du collège ont également des difficultés sur l’emploi du pronom relatif ?

-       P. B. MOASSA-OTOUTOUBA/ Bien sûr, dans l’enquête, nous avons découvert que certains enseignants eux-mêmes ont des problèmes dans l’emploi des pronoms relatifs ! Vous savez qu’on ne peut pas enseigner une notion dont on ne maîtrise pas les contraintes d’utilisation ! C’est ce qui fait que beaucoup d’enseignants, au-delà du fait que les règles d’emploi des pronoms relatifs ou de la subordonnée relative ne soient pas prévues dans le programme et manuel de français en 3e, n’ont pas eux-mêmes été moulés à l’utilisation des pronoms relatifs dans leurs formations. Sauf peut-être pour quelques enseignants qui sont passés par l’Ecole Normale Supérieure (ENS) où il est prévu notamment, un aspect sur la subordonnée relative ou la relativisation.    

-  Et peut-on conclure que la responsabilité revient en partie à l’INRAP ou au système éducatif qui n’a peut-être pas pris en compte les difficultés des élèves au sujet de la subordonnée relative dans le programme et manuel scolaire en classe de 3e ?

-  P. B. MOASSA-OTOUTOUBA/Evidemment, c’est cela ! Ce n’est pas que de la responsabilité ! Ici, elle n’incombe pas à un homme !

- Elle est partagée ?

- P. B. MOASSA-OTOUTOUBA/ C’est une responsabilité qui revient à tout le système d’enseignement ! Le système, c’est l’ensemble des personnes à qui le ministère a confié la charge de transposer, de travailler et de retravailler des notions dites scientifiques pour en faire ce qu’on appelle des objets d’enseignement/apprentissage qu’on retrouve dans les programmes, avant que les enseignants ne récupèrent ces éléments-là pour en faire des cours.

- Et s’il vous était permis de dire un mot aux pouvoirs publics, aux apprenants et aux enseignants, que diriez-vous ?

- P. B. MOASSA-OTOUTOUBA/Je dirais aux pouvoirs publics de faire preuve d’introspection continue pour regarder régulièrement ce qui se passe à l’intérieur du système éducatif. Il faudrait vérifier, il faudrait évaluer une notion aussi complexe que la subordonnée relative inscrite dans le programme d’enseignement en classe de 3e. Un programme doit être évalué pour en voir et/ou en revoir les manquements ou les réussites. Un programme qui a été élaboré peut avoir des faiblesses ! Et aux enseignants, je dirais qu’un enseignant de langue française doit subtilement savoir ouvrir des brèches quand ses apprenants se heurtent à des difficultés grammaticales ou linguistiques. Enseigner, c’est aussi, savoir prendre des initiatives salutaires pour les apprenants à l’improviste. Il y a des éléments de la subordonnée relative que le programme en 3e n’a pas prévus, mais que l’enseignant peut aborder, quand c’est nécessaire, pour permettre aux apprenants de se les appropriés dans la communication, au lieu d’être un spectacle passif. Et aux apprenants, je leur dirais de lire, lire des ouvrages de grammaire de 6ème et, même de l’école primaire. C’est cette volonté qui crée la motivation, l’intérêt face à la langue française, au-delà de sa mauvaise presse. Parce qu’on ne peut ni bien parler ni bien écrire, si on ne lit pas suffisamment.

-Merci Docteur 

            

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