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Soleil D'Afrique.CG

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CEMAC/Emprunts obligataires : Les raisons qui justifient pourquoi le Gabon et la BDEAC sont en difficulté sur le marché financier de la CEMAC.

Publié par Soleil d'Afrique.CG sur 16 Avril 2024, 18:29pm

Catégories : #Économie Internationale

CEMAC/Emprunts obligataires : Les raisons qui justifient pourquoi le Gabon et la BDEAC sont en difficulté sur le marché financier de la CEMAC.

Le président de la BDEAC (à gauche) et le président de transition du Gabon (à droite)

L’argent appelle l'argent. L'argent est le nerf de guerre, l'argent ne tombe pas du ciel. Cependant, il se fait rare sur le marché financier unifié de la CEMAC en ce début d’année 2024. Pour illustration, la Banque de développement des États de l’Afrique centrale (BDEAC) et l’État Gabonais, qui sont pourtant des émetteurs de référence dans la région, ont dû prolonger les périodes de souscription sur leurs émissions obligataires respectives, faute d’avoir mobilisé la totalité de l’enveloppe sollicitée.

 

Prévue pour s’achever le 29 mars 2024, la période de souscription sur l’emprunt obligataire de 150 milliards de Fcfa de la République du Gabon dénommé « EOG 2024 A Tranches Multiples » a été repoussée d’un mois, soit le 29 avril 2024. La BDEAC qui ne recherchait que la modeste somme de 50 milliards de Fcfa a également prolongé la période de souscription sur son opération censée s’achever le 22 mars dernier. Les deux émetteurs n’ont pas donné les raisons de ces prorogations qui, selon les experts du marché, traduisent tout simplement le fait qu’elles n’aient pas obtenu dans les délais impartis l’enveloppe qu’elles recherchaient et donc se donnent plus de temps pour tenter de convaincre les investisseurs.

 

C’est une première pour ces deux émetteurs qui, ces dernières années, avaient plutôt brillé par de la réussite sur le marché régional de la dette. Deux hypothèses peuvent permettre d’expliquer cette contre-performance. La première est le contexte actuel du marché marqué par un resserrement agressif de la politique monétaire par la Beac qui active tous les leviers pour ponctionner les excès de liquidités dans les coffres forts des banques. Après avoir relevé à plusieurs reprises ses taux directeurs, la Beac a suspendu ses injections de liquidités et renforcé ses offres de fonctionnement.

 

Bien plus, l’institution d’émission monétaire a introduit les Bons Beac qui sont des titres de créances émises sur une courte durée avec des niveaux de rendement assez intéressants. L’objectif pour étant de restreindre la création monétaire afin de réduire l’inflation qui se situe désormais au-dessus du seuil communautaire (3%). L’impact de cette décision sur le marché domestique est que les investisseurs ont de manière globale durci leurs conditions d’emprunts, rendant difficile l’accès aux financements. Interrogé sur ce contexte difficile, dans le cadre de son opération de roadshow en mars dernier à Yaoundé, le Président de la BDEAC Dieudonné Evou Mekou avait indiqué que son institution ferait recours au marché international pour lever les financements nécessaires à la mise en œuvre de son plan stratégique.

 

Prises fermes modestes

L’autre hypothèse réside, selon un expert du marché, dans la difficulté des intermédiaires choisis à collecter les montants au titre des prises fermes. Il s’agit de montants garantis par les arrangeurs avant l’ouverture des souscriptions au grand public. Les prises fermes permettent à l’émetteur d’avoir la certitude que son opération atteindra un certain seuil de souscription. Il faut dire qu’à la différence des 3 années précédentes où elle confiait ses opérations de marché à des filiales de groupes bancaires (Société Générale, Bicec, SCB et BGFIBank) la Bdeac a innové cette année en portant le choix sur un trio inédit constitué essentiellement de sociétés de bourses indépendantes à savoir Contracturer Capital, L’Archer Capital et Elite Capital Securities.

 

« Le fait est que les filiales bancaires peuvent jouir de la trésorerie de leur maison mère et vous garantir une prise ferme importante même en cas d’incapacité de collecte auprès du grand public », souligne un expert. Or les sociétés de bourses dites indépendantes ne jouissent pas de la même surface financière et doivent s’adosser à des investisseurs institutionnels et surtout des banques qui sont pourtant leurs concurrentes sur le marché. On se souvient qu’en 2022, dans le cadre de son emprunt de 200 milliards de Fcfa, la Bdeac avait obtenu 180,5 milliards de Fcfa mobilisé par le consortium d’arrangeurs constitué essentiellement de filiales bancaires (Afriland Bourse, USCA, BGFI Bourse, Société Générale Securities et ASCA. 

 

« Il faut savoir que nous sommes sur un marché peu profond où le grand public n’est pas assez réceptif aux opérations et où les banques se sont imposées comme des investisseurs de référence. Du coup ces dernières disposant elles même de filiales dédiées au marché éprouvent des difficultés à participer de manière optimale aux opérations de la concurrence ».

Risque de financement

Ce début d’année difficile sur le marché peut doucher les appétits des autres émetteurs et principalement les États de la Cemac qui prévoient lever d’importants montants sur le marché régional pour financer leur déficit de trésorerie. Le Gabon est le pays qui a exprimé le besoin le plus important soit 854 milliards sur le marché des titres publics et environ 450 milliards de Fcfa sur le marché financier. Le Cameroun a annoncé 854 milliards de Fcfa cette année contre 200 milliards pour la République centrafricaine.

 

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