Congo/Vie des Arts et lettres : Clés pour comprendre le livre du ministre d'État, ministre du commerce Claude Alphonse SILOU "N'ayez pas peur, la démocratie va prévaloir", par Claude N'Goma.

Mon oncle, le ministre N'SILOU suit tous les débats dans les médias suscités par la sortie de son livre, " N'AYEZ PAS PEUR.  LA DÉMOCRATIE VA PRÉVALOIR ", cet opuscule qui regroupe quelques textes déjà publiés sur ses prises de positions politiques à un moment donné de l'histoire de notre pays.  

Comme à son habitude, il ne parle pas beaucoup, il ne commente pas les propos des uns et des autres. Il esquisse un sourire parfois. Nous l'avons cependant senti très peiné par les inepties de certains négationnistes qui sont allés jusqu'à affirmer que les conditions dans lesquelles mon grand-père était mort n'étaient pas exactes. 
C'est pénible à entendre pour ceux comme nous qui avons perdu des proches dans le pool.  
C'est inacceptable et insultant pour les victimes et leurs proches.  
On a vu des gens nier l'existence de la shoah et tant d'autres drames qui hélas sont nombreux dans l'histoire de l'humanité. Cela atténue notre souffrance et amène à pardonner comme l'oncle nous l'a toujours demandé.  
Il nous demande toujours de laisser faire Dieu. Chaque homme est toujours rattrapé par son passé.  
Les débats sur cet opuscule m'a ouvert les yeux. Il m'a permis de mesurer l'ignorance de mes compatriotes sur leur propre histoire. Notre histoire commune. L'histoire de notre beau pays, le Congo.  
 J'avoue avoir été troublé par cette ignorance.  
Malgré l'interdiction de mon oncle de ne pas nous en mêler ; je me suis jeté dans le débat pour que, tant soit peu aider à comprendre une pensée, une démarche, une histoire.  
 Aider à comprendre ce livre va commencer par ouvrir une page de l'histoire de notre pays,  par l'histoire de cet homme politique congolais qui a marqué l'histoire  du Congo avant l'indépendance de l'Afrique dans sa lutte pour les droits de l’homme  : André Grenard Matsoua.  
Ce congolais, grande figure de l'émancipation de l'Afrique qui fonde à Paris l'association AMICALE des originaires de l'Afrique Centrale. 
Il est arrêté pour son activisme anticolonial, jeté en prison après un procès qui présente de nombreuses violations de règles de droit. Il est jeté en prison et y meurt à Mayama dans des conditions indéterminées.  
De nombreux congolais ont adhéré à ce mouvement Matsouaniste qui s'était amplifié.  Les Matsouanistes ont élevé leurs enfants avec l'idée que seul un système dans lequel il y a le respect des droits de l’homme, où il y a la démocratie est à même d'apporter la prospérité dans notre pays. Les enfants des Matsouanistes devaient beaucoup travailler à l'école pour remplacer plus tard les colons et se battre pour l'avènement de la démocratie au Congo.  Mon grand-père était commerçant. Il était chef Matsouaniste. Le ministre N'SILOU son fils a été élevé dans ces principes.  
Ce sont les Matsouaniste qui lui ont demandé de financer Bernard Kolélas.  
Les mots prononcés par son père avant d'être tué avec les autres sont l’épitaphe, l’inscription funéraire sur la pierre tombale de mon grand-père, à ntelo za mu mvuka comme décrit dans le livre de mon oncle.  
Comme il aime à nous le répéter : 
 
" Sans une dose de sagesse dans la gestion d'un pays, on ne peut s'imaginer le conduire à la prospérité, encore moins sortir son peuple de la précarité " 
 
Et tout au long de ses écrits, vous retrouvez ce principe qu'il rappelle chaque fois à celui qui a la responsabilité de diriger notre pays.  
Je ne vais pas quitter ce débat sans poser la question suivante: 
Pensez-vous que notre pays aujourd'hui dirigé avec sagesse ? Posez cette question aux populations.  
 
J'espère humblement avoir aidé les uns et les autres à comprendre une démarche politique. Celle de mon oncle, le Ministre N'SILOU.  
 
Claude N'GOMA