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Soleil D'Afrique.CG

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Afrique Économie/Le Président de la BAD critique les prêts opaques adossés aux ressources naturelles que regorge l'Afrique.

Publié par Soleil d'Afrique.CG sur 13 Mars 2024, 23:16pm

Catégories : #Économie Internationale

Akinwumi Adesina, Président de la banque africaine de développement (BAD) l'a dit au cours d'une Entrevue qu'il a eu avec l’agence Associated Press mardi 5 mars 2024 à Lagos, au Nigéria.

Le président de la Banque africaine de développement appelle à mettre un terme aux prêts accordés en échange des riches réserves de pétrole du continent ou des minéraux critiques utilisés dans la fabrication des smartphones et des batteries des voitures électriques, des accords qui ont aidé la Chine à prendre le contrôle de l’exploitation minière dans des endroits comme le Congo(le lien est externe) et qui ont plongé certains pays africains dans une crise financière.

« Ils sont tout simplement mauvais, surtout parce que vous ne pouvez pas évaluer correctement le prix des actifs », a déclaré Akinwumi Adesina lors d’un entretien avec The Associated Press à Lagos, au Nigéria, la semaine dernière. « Si vous avez des minéraux ou du pétrole dans le sous-sol, comment pouvez-vous déterminer le montant d’un contrat à long terme ? C’est un défi. »

Lier les revenus futurs des exportations de ressources naturelles(le lien est externe) aux remboursements de prêts est souvent présenté comme un moyen permettant aux bénéficiaires d’obtenir des financements pour des projets d’infrastructure et aux prêteurs de réduire le risque de ne pas récupérer leur argent.

Le passage aux énergies renouvelables et aux véhicules électriques(le lien est externe) a provoqué un pic de la demande de minerais critiques, ce qui favorise ce type de prêts. Cela inclut un accord entre la Chine et le Congo, qui renforce la position de Pékin dans la chaîne d’approvisionnement mondiale des véhicules électriques et d’autres produits, grâce à l’exploitation des plus grandes réserves mondiales de cobalt, un minerai utilisé dans la fabrication des batteries lithium-ion(le lien est externe), dans ce pays pauvre d’Afrique centrale.

M. Adesina, dont l’institution basée à Abidjan, en Côte d’Ivoire, aide à financer le développement des pays africains, a déclaré que ces arrangements s’accompagnaient d’une multitutde de problèmes.

Il a souligné la nature inégale des négociations, les prêteurs ayant généralement le dessus et dictant leurs conditions aux pays africains à court de liquidités. Ce déséquilibre des pouvoirs, associé à un manque de transparence et à un risque de corruption, crée un terrain fertile pour les abus, selon M. Adesina.

« Ce sont les raisons pour lesquelles je dis que l’Afrique devrait mettre un terme aux prêts adossés aux ressources naturelles », a précisé M. Adesina. Il a évoqué une initiative de la Banque aidant « les pays à renégocier ces prêts qui sont asymétriques, opaques et mal évalués ».

M. Adesina a souligné que les prêts adossés aux ressources naturelles constituaient un défi pour les banques de développement comme la sienne et le Fonds monétaire international, qui promeuvent une gestion durable de la dette.

Les pays peuvent avoir du mal à obtenir ou à rembourser des prêts de ces institutions, car ils doivent utiliser les revenus de leurs ressources naturelles — généralement cruciales pour leurs économies — pour rembourser des dettes liées aux ressources, a-t-il ajouté.

M. Adesina a mentionné de façon spécifique la crise financière qui a paralysé le Tchad après qu’un prêt adossé au pétrole du négociant en matières premières Glencore a contraint ce pays d’Afrique centrale à utiliser la majeure partie de ses recettes pétrolières pour rembourser sa dette.

Un porte-parole de Glencore n’a pas répondu immédiatement à une demande de commentaire.

Après que le Tchad, l’Angola et la République du Congo aient demandé l’aide du FMI, le prêteur multilatéral a insisté sur la renégociation de leurs prêts adossés aux ressources naturelles.

Au moins onze pays africains ont contracté des dizaines de prêts d’une valeur de plusieurs milliards de dollars garantis par leurs ressources naturelles depuis les années 2000, et la Chine est de loin la principale source de financement par l’intermédiaire de banques publiques et d’entreprises liées à l’État.

Les négociants en matières premières et les banques occidentales, telles que Glencore, Trafigura et Standard Chartered, ont également financé des transactions pétrole contre espèces(le lien est externe), notamment avec la République du Congo, le Tchad et l’Angola.

Standard Chartered n’a pas immédiatement répondu à un courriel demandant un commentaire, tandis que Trafigura a fait référence à son rapport 2020 intitulé « Démystifier les prépaiements », qui indique que « les sociétés de négoce permettent une production qui ne serait pas possible autrement — soutenant ainsi la croissance économique, la création d’emplois et la génération de revenus fiscaux dans les pays concernés. »

M. Adesina a déclaré qu’aucune « fixation » n’était faite sur un pays qui serait à l’origine de ce type de prêts lorsqu’il a été interrogé sur les critiques concernant les prêts de la Chine garantis par le pétrole, les minerais critiques, tels que le cobalt et le cuivre, entre autres, utilisés dans les véhicules électriques, et la bauxite, le principal minerai utilisé dans la fabrication de l’aluminium, qui a été utilisée dans les récents contrats de prêts adossés à des ressources naturelles signés par la Chine avec la Guinée et le Ghana.

« Il ne s’agit pas d’indexer tel ou tel pays ; n’importe quel pays peut se livrer à l’exploitation quand l’interlocuteur ne sait pas ce qu’il fait », a-t-il souligné, ajoutant que « la capacité de négocier au niveau national, la capacité de planifier, la capacité de gérer la dette sont très importantes ».

Mao Ning, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, a déclaré l’année dernière à la presse que Pékin appliquait le « principe de transparence et d’ouverture » dans ses relations avec l’Afrique.

Le Congo a cherché à revoir l’accord d’infrastructure pour les minéraux qu’il a signé avec la Chine en 2008, car il craint de ne pas en tirer suffisamment d’avantages. Cet accord donne aux entreprises chinoises Sinohydro et China Railway Group une participation de 68 % dans une coentreprise pour le cuivre et le cobalt avec la société minière publique congolaise, Gecamines.

L’an dernier, l’auditeur de l’État congolais a exigé que l’engagement d’investissement de la Chine dans les infrastructures soit porté à 20 milliards de dollars, contre trois milliards de dollars à l’origine, afin de correspondre à la valeur des ressources vendues par l’État dans le cadre de l’accord. La Chine a rejeté le rapport de l’auditeur.

M. Adesina, ancien ministre nigérian de l’Agriculture, a indiqué que la nouvelle Alliance pour l’infrastructure verte en Afrique, initiative de la Banque africaine de développement, visait à mobiliser dix milliards de dollars pour aider les pays à financer des infrastructures durables « bancables », notamment dans les secteurs de l’énergie et des transports, ce qui pourrait limiter l’attrait des financements problématiques.

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